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D’ailleurs (totalement teur) - Texte

Texte "D’ailleurs (totalement teur)" est un texte détente mis en ligne par "Ancolies"..

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D’ailleurs (totalement teur)

D’ailleurs, je suis d’ailleurs. J’ te l’ai pas dit ? Je suis pas tell’ ment, pas tout l’ temps d’ici. Différent. Je le sais. J’ai eu et j’ai maintes fois l’occasion de le constater, attrape-moi si tu peux, disait Leonardo Di Caprio, marginal chez les personnes intégrées, marginal chez les marginaux (moi, pas Leonardo). D’ailleurs les filles me le disaient : toi tu n’es pas comme les autres, toi tu es différent. Oui je suis d’ailleurs, je suis un capteur. Il y a des flambeurs, des claqueurs, maintenant les traqueurs sur le net, moi c'est capteur. Dans l’air transparent je vois et saisis des formes qui passent et je les traduis en mots, en dessins, en musique. Je capte dans les mots non-dits aussi, dans les gestes transparents également. Capteur, teur, pas fteur, pas cafteur. Pour cela traversez la rue ou descendez 2 étages et frappez à l’une ou l’autre porte. De toute façon j’aime rire seul. Or donc capteur. Cela m’amène à être concepteur, rédacteur, de création directeur, dessinateur, auteur, compositeur, chanteur, réalisateur, producteur et même provocateur, cette dernière qualité plus ou moins à l'insu de mon plein gré comme on dit chez les cyclopédistes.

En bref comme vous pouvez le voir je suis donc teur. Totalement teur. Mieux qu’écrivain car dans écrivain il y a vain. Teur, très bien, parfait, c’est ce que je suis. Je fais de la oésie, je suis oète. Maintenant, à quelle catégorie appartiens-je ?  Il y a les teurs connus et il y a les teurs inconnus, les oètes reconnus les oètes ignorés. Je suis dans ce second cas. Un inconnu, un anonyme, dont le travail mourra avec son créateur (tiens je l’avais oublié celui-là). Je sais, ce n'est pas la quantité qui compte, mais quasi quelques 800 chansons, textes et poèmes, une dizaine de livres dont plusieurs d’illustrations. Car teur, je suis aussi illustrateur. La vie, Dieu, les karmas, les chakras, mes contemporains ont décidé que mon travail devait demeurer inconnu ou quasi. C’est une grande frustration lorsque l’on s’est fixé pour mission de produire un travail utile. Oui, certains hommes voient le monde tel qu’il est et d’autres tels qu’il devrait être. Ceux-là ont une mission ; j’ai une mission. Certes je réalise son travail en premier lieu pour moi, parce que j’en a besoin, cela se trouve dans mes gênes. Mais dans mon cas comme celui de beaucoup d’autres, l’on désire aussi que ce travail soit partagé. Pas pour les lauriers contrairement à ce que nombre de demeurés croient - et il se révèle impossible de les faire changer d’avis car ce sont les seules valeurs qu’ils connaissent -, mais pour sa mission, pour son utilité. Teur, On peut toujours me dire que je serai un teur posthume, que mon travail sera déterré et reconnu une fois mon corps enterré (incinéré) et dispersé. Est-ce que cette idée si vague et floue, un costume posthume, m’apporte un quelconque réconfort ? Non. Si ce travail était reconnu de mon vivant je serais un teur 100 fois, 1000 fois plus utile. Pour les autres. Et moi je disposerais d’infiniment plus de moyens pour œuvrer. Enregistrer mes chansons par exemple. J’ai dépensé d'abord jusque mon dernier franc puis mon dernier euro pour ce faire, dépossédant par la même mon fils, avec mes idées et démarches tellement naïves, idéalistes, irréalistes. Aujourd’hui je réduis les frais. Pas difficile je n’ai plus d’argent. De flèches, de pépettes, comme dit un ami qui a voulu récemment m’en emprunter, ce qui m'a contrarié l'expérience aidant. Je me contente d’enregistrer mes nouvelles chansons en guitare/voix sur mon petit ordi. Pourquoi faire ? Pour les acter, les poser. Remplir mes cases. Est-ce que j’ai une case en plus ou en moins ? Ai-je un 6ème sens et m’en manquerait-il l’un des 5 premiers, c’est bien possible. La possibilité d’une île, écrivait l’un, la possibilité d’une elle, renchéris-je. Reste-il, oui reste-il quelque part une île ou partir avec elle ? Brel l’a fait. Mais il était gêné aux entournures. « Tu leur diras » répétait-il à Maddly sa compagne et ex-Claudette qui en a fait un livre, qui n’est en réalité pas tellement flatteur pour son compagnon (l’a-t-elle réalisé ? Sûrement pas). Elle a cru lui rendre hommage, elle l’a rabaissé. Tu leur diras quoi ? Que je ne les aime pas ? Que je leur en veux ? Que je suis malheureux ? Que ce n’était que de faux adieux ? Que je ne méritais pas ça ? Que je n’étais qu’un homme ? Des tripes des tripes des tripes, commentait Brassens à propos du dernier album du navigateur et de l’aviateur des Marquises. Notez, encore 2 teurs au passage. Nous sommes une grande famille n'est-ce pas mais je ne fréquente pas le sex show-biz, ou le sex show-biz ne me fréquente pas à votre guise. Mais je m’en fous. Je ne l’aime pas, ses directeurs artistiques arrogants, emplis d’orgueil mais ne connaissant pas l’amour-propre, sans personnalité ni oreilles ni cœur ni âme, ses pique-assiettes, ses pique-bouteilles évidemment, ses courtisans et ses voleurs. Je n'en suis pas. D’ailleurs, je suis d’ailleurs vous dis-je. De là où l'homme est homme dans le sens le plus digne. Ouais, et c’est qui maintenant l’arrogant ?  C'est le oète qui vous le dit.    

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Ancolies

12-06-2023

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D’ailleurs (totalement teur) appartient au recueil Ancolies

 

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